Lundi 15 déc.
Après avoir roulé mes derniers kms et passé une dernière nuit en Inde, je prépare mes bagages, ferme les sacoches, je garde juste avec moi mon casque, les appareils fragiles et de quoi attendre le vol.
Un dernier détail, je cherche mon compteur dans ma sacoche guidon et je ne le trouve pas, je regarde partout ailleurs,vide mes bagages et impossible de mettre la main dessus (je me souviens la veille l'avoir avec moi pour relevé les kms effectués). Je demande au personnel, regarde sur le vélo, mais non je ne le retrouve pas.
Qu'ai je pu en faire ? On me l'a volé ? Je l'ai perdu ? Je n'en sais rien !!! Après le coup de la carte bancaire, je ne peux rien affirmer. C'est dommage car il fonctionnait de nouveau. Heureusement auparavant, j'en avais acheté un autre (pour palier les petits problèmes de fonctionnement du premier). Installation des bagages sur le vélo et direction l'aéroport.
Je m'en allais tranquillement en poussant le vélo (toujours pensant à ce fameux compteur), lorsqu'en face de moi deux travestis venaient à ma rencontre. L'un passait son chemin et le second me regardait d'un air fixe, il s'approcha de moi et posa sa main sur ma tête durant 2 sec et me demanda 10 roupies. Je refuse (ce n'est pas pour la somme mais pour le principe). Il aurait eu un visage plus souriant et échangé quelques mots, je n'aurais pas donné d'argent non plus mais à manger, comme je l'ai déjà fait pour des enfants.
Je reviens à cette personne qui devant mon refus me jeta un regard encore plus froid, et redemanda 10 roupies, toujours refus de ma part, il insiste, met sa main sur ma poche à tâter mon porte-monnaie, je lui enlève sa main mais il la repose aussitôt sur ma poche tout en essayant d'ouvrir la fermeture éclair, je retire sa main une fois de plus. Là le regard fixe et encore plus froid, il remet sa main tranquillement sur ma tête et m'arrache des cheveux tout en me jetant je pense un mauvais sort. Je repars avec un sentiment étrange, pas de peur mais d'incompréhension.
Une fois rejoint l'aéroport, j'ai fais de belles rencontres d'autres voyageurs qui pour certains je retrouverai plus tard à Bangkok. Je n'ai pas vu le temps passé entre discuter, démonter le vélo et déguster un peu de rhum (d'un voyageur allemand). Bref pas de mauvais sort, tout s'est bien déroulé ainsi que le vol pour Bangkok.
J'avais entendu parler de ces personnes (hijras), qui je pense on peut définir comme personne du 3ème sexe. On leur confère des dons de bonheur, on les "utilise" pour bénir les enfants, les mariages... Voilà le droit qu'on leur laisse plus la mendicité. Tant qu'il n'y aura pas une acceptation totale de ces personnes (tout comme le problème de caste - qui même depuis l'indépendance de l'inde perdure toujours - ), ce pays offrira aux étrangers cette image d'inégalité totale entre personnes.
C'est vrai que je ressors un peu sur ma faim de ce pays, je n'ai vu qu'une petite partie. Mais en même temps, je suis content de sortir de l'Inde. Après réflexion, je pense que l'avoir fait en vélo et peut-être un petit coup de blues au milieu ont fait que je n'ai pas apprécié totalement ce pays. Après la Turquie et l'Iran et l'accueil régulier de la population, les indiens (malgré de belles rencontres)pour la plupart sont indifférents égoïstes, je reviens sur la façon (à vélo) d'avoir réalisé mon parcours influence fortement mon jugement.
Chaque état de l'Inde est différent, c'est comme si on demandait à une personne son avis sur l'Europe. Si j'ai l'occasion de revenir en Inde, cela sera juste avec le sac à dos et peut-être que j'aurai un avis différent.
Je vous souhaite à toutes et tous une BONNE ANNEE 2015 et pour la plupart des lecteurs, ,je vous retrouverai d'ici quelques mois, patience cela va vite arriver (enfin pour moi, c'est sûr).
Voici une petite vidéo (envoyée par Laura, cyclotouriste colombienne, merci)
le vélo pour tous
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